Souvenir d'Antan
Nostalgie ou Bien-être perdu et non retrouvé
Je chante pour un Ami
by Albert Bivas

"Je chante pour un ami…"

C'est une chanson qui commence a peu près comme ceux-la:
"Je chante pour un ami qui n'était pas bien sur terre…
Je chante pour un ami qui était encore hier…
Et pourtant, pourtant il souriait tout le temps…"

Ca a l'air d'une chanson qui "touché". Nous connaissons tous, peut-être, quelqu'un comme-ça, qui souffre, qui n'est pas bien heureux. Ce peut être nous-mêmes.
Je mentionne ceux-la parce que beaucoup ont eu des déceptions… il leur est arrive des situations fâcheuses. Plus spécifiquement je veux parler des réfugiés juifs des pays arabes… de l'Egypte. Nous avons du quitter notre pays, laisser tout… nous avons été déraciné. Nous avons été dans d'autres pays étrangers, nous avons du nous refaire… repartir de zéro. Nous avons été non seulement déracinés de notre pays, mais aussi séparés de notre bien-être, de tous nos biens et de toutes connaissances: amis, familles etc…

Il y a une expression française: "Avoir le coeur gros" qui signifie "être triste…" ne pas être bien-heureux, pas très content ou "en bonne forme spirituelle et/ou psychologique…" et aussi, en d'autres termes "Avoir le vague à l'âme" etc…peut-être
Nous avons peut-être bien tous l'avoir été, certains peut-être plus que d'autres, certains pour une plus longue durée que d'autres (tout dépendant des circonstances personnelles différentes dépendant des conditions de séparations avec notre pays d'origine et des conditions survenues dans les pays "d'adoption". Certains ne se sont pas tout a fait remis (ou même bien pas du tout), d'autres n'ont pas eu le temps de se remettre ou même n'ont même pas eu la chance de se remettre même s'il leur a été donne plus de temps.
J'en connais bien certains, je pense bien a certains. Probablement, vous, les lecteurs et autres personnes dans cette même situation, en connaissez et pouvez y penser aussi.

Un des chanteurs de cette chanson est une personne que je connaissais bien, je dirai même très bien, depuis l'Egypte… depuis notre plus jeunes âge… Nous avons été séparé, ils sont partis d'un cote et nous de l'autres. Nous nous sommes revue, lui et moi, sa famille et la mienne, plus de 20 ans plus tard. Nous étions chacun installe dans un pays different. Nous n'étions pas très heureux, même si pour quelques raisons différentes, pas tout a fait pareilles, chacun dans son pays.: Nous avons du quitter le même pays et pour les mêmes raisons. Il avait raconte ses problèmes, ses déboires et ses déceptions depuis que nous avions quittes l'Egypte. Moi, j'avais mes problèmes aussi.
Beaucoup de ces "déboires" n'étaient pas causes par notre départ d'Egypte, ils étaient causes par le traitement souvent méchant du peuple des pays ou nous nous sommes "réfugiés", peut-être par ignorance de leur part. Alors que nous parlions ou pensions aux mauvaises conditions de ces pays, nous nous rappelions les moments passes en Egypte. Les conversations sur l'Egypte nous apportaient la joie… le rire… le bonheur alors que nos expériences dans ces nouveaux pays nous donnaient des sentiments plutôt négatives. Et maintenant pour un peu de nostalgie, de gaité et de bonheur je citerai un peu des souvenirs d'Egypte:

Groppi, ou nous allions manger des gâteaux, certains prenaient des "mahchis cossa".
Au cinema Metro, "la matinée enfantine" les Dimanche matins, on nous donnait des Coca-Cola gratuites (en arabe Couca-Coula) et autres cadeaux.
Le Lycée français de Bab-el-Louque ou nous étions des louveteaux français. La dernière année (1956-1957) nous sommes devenus des éclaireurs mais c'était trop tard. Tout c'est arrêtes cette année-là avec la Campagne du Sinaï de Novembre 1956.
Nous faisions des excursions aux pyramides, des campements, les kermesses de fins d'années ou tous les éclaireurs de toutes les nations se réunissaient.
L'Opera donnait des pièces françaises, ils pressentaient aussi des ballets français.
Les chanteurs et chanteuse français(es) venaient en tournée en Egypte.
Les Dimanches et les jours fériés nous allions au Jardin des Pyramides, au Touring Club, a Fontana ou nous avions nos Clubs prives tel le National Sporting Club, exclusivement pour les Nationaux égyptiens don't nous étions membre.
Groppi, Midan Soliman Pacha le lieu de rendez de beaucoup de gens:
exemples: 1. Les jeunes se rencontraient a sa porte le Samedi pour des sorties (cinémas etc…)
2. Beaucoup de gens se rencontraient la-bas le Samedi pour prendre le the en compagnie.
Groppi était une pâtisserie de renom qui avait de très bonnes pâtisseries et confiseries. On pouvait prendre la-bas des repas complets aussi.
Ils y avaient d'autres grandes maisons concurrentielles: L'Américaine, Lappas pour ne mentionner que deux. Beaucoup avaient plusieurs magasins tells Groppi Soliman Pacha, Groppi manah, Groppi d'Héliopolis etc…
Parmi les cinémas, outré le cinema Metro, il y avait le cinema Radio a la porte du quel
on vendait du coton en sucre, il y avait les cinémas ouverts/en plein air tel le Saint James. Dans ces cinémas "en plein air" les habitants des immeubles au tour de ces cinémas pouvait voir les films de leurs fenêtres ou balcons… gratuitement! Le cinema Miami, en face du cinema Metro, avait deux salles, un en plein-air et un ferme.
Mes concitoyens égyptiens, mes voisins cairotes, souvenez-vous du restaurant Bambou dans la rue Soliman Pacha, a cote du cinema Metro, ses bons sandwiches de saucisses et ses bonnes glaces italiennes, le cinema Rivoli en face du tribunal, le Diana, l'Odeon et La Potinière etc…?
A la place "Midan El-Tahrir" cette belle grande place, le pont de Kasr el-Nil avec ses deux statues de lions, le restaurants "Issaevitch" ou on allait manger le foule médamés et ses glaces "Kaillemak".
Le métro d'Heliopolis et les tramways de la ville. Les fiacres: arabeya khantour et arabeya caro.
Les charrettes des vendeurs ambulants de maïs, de pommes de terre douces, de châtaignes, de cacahouètes, de cannes a sucre et le vendeur ambulant de ahressousse (jus de réglisse).
Pour mes concitoyens égyptiens d'Alexandrie, nous allions souvent a Alexandrie pour des vacances estivales. Les plages d'Alexandrie: Rougedi, Stanley, Sidi Bishr, Agami, Chatby, Ibrahmieh etc… Nous allions les après-midi au Mayfair, en plein air pour prendre le the, des gâteaux etc… Nous allions aussi au casino de Chatby pour des spectacles d'acrobaties et au Luna Park sur les manages, etc… Athineos, cette grande pâtisserie et restaurant au bord de la corniche, les bonnes pâtisseries de Delice, Le foul médamés et les tameyas de chez Binyamine etc…

Oui, tous ceux-la sont du passé, de la nostalgie. Il y avait peut-être du bien et du mal comme ailleurs, hier et aujourd'hui, mais c'était notre vie, notre "chez-soi" et nous ne l'avons plus, nous l'avons perdu, nous ne la retrouverons pas. Nos déceptions, nos chagrins, nos peines et nos souffrances nous resteront…, mais peut-être un jour, un jour proche nous aurons enfin la rédemption… la rédemption tant promise, la rédemption

Albert Bivas
Published in Los Muestros, no. 93 Mars 2013

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